BLACK LIVES MATTER

Les incontournables du mouvement, des lectures précieuses pour accompagner le mouvement mondial primordial dans le combat intersectionnel !

Anamosa

9,00

Les répercussions mondiales de la mort de George Floyd, le 25 mai 2020, l’ont montré : plus que jamais il est utile de défendre un usage critique du mot race, celui qui permet de désigner et par là de déjouer les actualisations contemporaines de l’assignation raciale.

User de manière critique de la notion de race, c’est, en effet, décider de regarder au-delà de l’expression manifeste et facilement décelable du racisme assumé. C’est saisir la forme sédimentée, ordinaire et banalisée de l’assignation raciale et la désigner comme telle, quand elle s’exprime dans une blague ou un compliment, dans une manière de se croire attentif ou au contraire de laisser glisser le lapsus, dans le regard que l’on porte ou la compétence particulière que l’on attribue. C’est ainsi expliciter et problématiser la manière dont selon les époques et les contextes, une société construit du racial.

Si le mot a changé d’usage et de camp, il demeure cependant tributaire de son histoire et y recourir de manière critique fait facilement l’objet d’un retournement de discrédit. Celles et ceux qui dénoncent les logiques de racialisation sont traité·es de racistes. Celles et ceux qui mettent en lumière l’expérience minoritaire en la rapportant à celle des discriminations raciales sont accusé·es d’avoir des vues hégémoniques. Dans le même temps, les discours racialisants continuent de prospérer sous le regard indifférent de la majorité.

Si le mot de race sert à révéler, y recourir est donc d’autant plus nécessaire dans le contexte français d’une République qui pense avoir réalisé son exigence d’indifférence à la race et y être parfaitement « aveugle », « colour-blind », dirait-on en anglais.


La Découverte

12,00

En 1685, le Code noir défendait « aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons » sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l’État colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s’armer. Aujourd’hui, certaines vies comptent si peu que l’on peut tirer dans le dos d’un adolescent noir au prétexte qu’il était « menaçant ».
Une ligne de partage oppose historiquement les corps « dignes d’être défendus » à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce « désarmement » organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense.
Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l’insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie de l’autodéfense politique. Sous l’histoire officielle de la légitime défense affleurent des « éthiques martiales de soi », pratiques ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle qu’elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith Butler.


Pour une épistémologie de la domination

Presses universitaires de France

28,50

Depuis des ancrages disciplinaires multiples, cet ouvrage apporte une contribution majeure à la théorie féministe contemporaine. À partir de matériaux historiques et empiriques variés, il permet de comprendre comment les sciences humaines, sociales et politiques problématisent et analysent les rapports de pouvoir du point de vue de leurs multiples expressions et imbrications : de genre, de sexualité, de couleur, de classe. Cette question est l'une des plus innovantes dans la recherche contemporaine européenne, largement documentée aux États-Unis sous le terme d'« intersectionnalité ». Cet ouvrage collectif fait donc le point sur un chantier crucial et offre des contributions émanant de spécialistes français, belges ou allemands, mais il met également à disposition des articles de référence pour la première fois accessibles en français.
Elsa Dorlin est maître de conférences, UFR de philosophie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est également l'auteur de Sexe, genre et sexualités (Puf, « Philosophies », 2008).


24,00

La militante féministe Robyn Maynard livre ici un livre coup-de-poing. Il invite à revoir la place des Noir-e-s dans l’histoire canadienne, et, surtout, à réorienter le regard complaisant que le Canada porte sur son rapport aux Noir-e-s. Robyn Maynard intervient sur divers thèmes préoccupants, comme l’esclavage, la maternité des femmes noires, la misogynie au Canada, la violence et la condition noire, l’injustice faite aux Noir-e-s, le manque d’accès à l’éducation des Noir-e-s. Que savons-nous aussi de la détresse des Autochtones, des sans-papiers, des personnes réfugiées ? Voici un livre fondamental qui aide à convoquer des problèmes d’actualité et à nommer le racisme, bien au-delà du Canada. L’édition originale anglaise "Policing Black Lives : State Violence in Canada from Slavery to the Present", Fernwood, 2017, a été nommée parmi l’un des « cent meilleurs livres de 2017 » par le Hill Times et est en nomination pour le Atlantic Book Award.


Savoir, conscience et politique de l’empowerment

Remue-Ménage

25,00

Confrontées à une société sexiste et raciste qui leur impose des images stigmatisantes d’elles-mêmes, les femmes noires des États-Unis n’en ont pas moins une longue histoire de résistances. Dans cet essai incontournable enfin traduit en français, Patricia Hill Collins nous offre une synthèse impressionnante de cette tradition d’oppression et de militantisme.

La pensée féministe noire puise autant dans la littérature, les récits de vie, l’histoire militante, la philosophie sociale et politique, la sociologie critique que dans la culture populaire. Elle nous incite à penser non seulement les oppressions enchevêtrées, mais aussi les luttes passées et à venir. Ce livre donne accès à un savoir profondément ancré dans l’expérience irréductible des Africaines-Américaines; un savoir essentiel pour qui se préoccupe de justice sociale et pour un féminisme véritablement inclusif.