Nouvelles Questions Féministes, vol. 23(3)/2004, Famille-travail : une perspective radicale
EAN13
9782940146451
ISBN
978-2-940146-45-1
Éditeur
Antipodes Suisse
Date de publication
Collection
Nouvelles Questions Féministes
Nombre de pages
167
Dimensions
24 x 13 cm
Poids
320 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Nouvelles Questions Féministes, vol. 23(3)/2004

Famille-travail : une perspective radicale

Antipodes Suisse

Nouvelles Questions Féministes

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Concilier famille et travail est un thme la mode. Les politiciennes et les employeurs y vont de leur couplet: il faut imprativement prendre des mesures pour permettre aux gens d'harmoniser vie professionnelle et vie prive. En ralit, on sait que les femmes et les mres notamment, paient le prix fort dans cette course d'un univers l'autre et nous pressentons que les dispositions envisages (qui au reste se matrialisent rarement, pensons par exemple l'harmonisation des horaires scolaires ou l'augmentation du nombre des crches) visent avant tout leur permettre de continuer jouer leur rle, remis au got du jour. Autrement dit, tout change pour que rien ne bouge. C'est ce sentiment qui nous a motives consacrer un numro de NQF sur la relation entre famille et travail et les autrices qui nous ont rpondu ouvrent de nouvelles perspectives de rflexion et d'action. C'est sur une dimension particulire du rle traditionnellement attribu aux femmes que les articles du Grand Angle mettent l'accent: le care, mot qui ne trouve pas de rel quivalent en franais (le soin), reprsente tout la fois une activit et une motion faite gnralement de sollicitude mais aussi, ce qui est peut-tre moins admis et peu visible, de dgot ou de haine. Une mre qui s'occupe de son enfant accompagne gnralement son geste d'amour, une infirmire qui donne des soins une patiente prouve habituellement de la sollicitude son gard. Toutefois la congruence entre le geste et l'motion dans le travail de care ne va pas de soi: la haine submerge parfois ces personnes, aux dpens de leur sollicitude, mais cela peut-il tre dit (contribution de Pascale Molinier)? Les autrices mnent la rflexion sous diffrents angles: dvalorisation des mtiers du care (Genevive Cresson et Nicole Gadrey), modalits de la conciliation des rles professionnels et familiaux chez les avocates et les femmes mdecins (Nathalie Lapeyre et Nicky Le Feuvre), consquences du transfert du care du Sud au Nord (Arlie Hochschild). En complment ce dernier article, le tmoignage d'une sans papier Genve, recueilli par Magdalena Rosende est une illustration de la situation de nombreuses femmes immigres s'occupant illgalement des jeunes enfants et des personnes ges ou malades du Nord. Face au discours convenu sur la conciliation, le risque est grand de faire l'apologie du care et de revaloriser une morale de la solidarit familiale, qui vise de facto la diminution des acquis sociaux, sans lutter pour qu'il obtienne une reconnaissance sociale et devienne l'affaire des hommes aussi. La voie est donc troite, mais les articles de ce numro indiquent qu'elle existe et qu'elle est intressante emprunter.
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