Cloches et horloges dans les textes médiévaux, Mesurer et maîtriser le temps
EAN13
9782753557147
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
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Langue
français
Fiches UNIMARC
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Cloches et horloges dans les textes médiévaux

Mesurer et maîtriser le temps

Presses universitaires de Rennes

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Les cloches et horloges, par l'émission de signaux sonores à valeur d'appel ou
de rappels, engagent un rapport de l'homme au monde dans sa tentative de
maîtrise et de mesure du temps. Or le changement d'instrument va de pair avec
un changement de représentation temporelle, déjà souligné par les historiens.
Les textes médiévaux, et particulièrement littéraires, en témoignent à leur
manière, en s'appropriant ces objets dans une visée esthétique et symbolique,
tout en témoignant d'un imaginaire de la matière, notamment du métallique :
fruits de l'ingéniosité et d'un savoir technique, cloches et horloges y sont
des objets du quotidien. Mais l'horloge mécanique, apparue au 14e siècle, est
perçue comme une merveille technique, très tôt annexée en littérature. Quant à
la cloche, elle se voit souvent attribuer des pouvoirs magiques de protection,
comme incarnation d'une voix divine. En cela, l'une et l'autre offrent des
merveilles potentielles, des outils de scansion des textes, des attributs ou
emblèmes caractérisant des personnages, ou encore des supports d'action. Les
articles de littéraires, historiens et historiens de l'art rassemblés ici
proposent une approche de l'imaginaire associé à ces objets de la mesure du
temps. Ils soulignent la cohabitation au Moyen Âge de plusieurs
représentations temporelles, et l'ambivalence symbolique fondamentale des
cloches et horloges, entre instabilité et régulation temporelle, menace et
protection, croyances païennes et chrétiennes, marginalité et divinité, risque
et salut. Le traitement des cloches et horloges dans le genre romanesque et
les formes poétiques de la fin du Moyen Âge reflète moins l'essor d'un temps
rendu abstrait par le décompte technique qu'une intériorisation croissante du
temps par un homme qui cherche à s'en assurer la maîtrise pour conjurer
l'angoisse plus forte de la mort. C'est que la littérature est précisément un
moyen de ne pas être dépossédé du temps par la technique, mais au contraire,
de construire un temps subjectif tout en conjurant les angoisses associées au
temps linéaire et irréversible des horloges modernes.
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