Notre mariage
EAN13
9782260020790
Éditeur
Julliard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Notre mariage

Julliard

Indisponible
Quoi de plus terrible que d'être invité au mariage de la seule fille qui ait
jamais compté pour soi ?
Comment ne pas regretter d'avoir compris trop tard qu'on l'aimait ; de ne pas
avoir su la garder ?
Sous couvert d'un récit drôle et enlevé, Christophe Mouton nous livre en
réalité une très sérieuse éducation sentimentale d'aujourd'hui.

Il était venu pour voir de ses propres yeux ce qu'il redoutait tant : le
mariage de celle qu'il aimait avec un autre. Il n'a pas été déçu. Du " oui "
solennel qui résonne dans la salle des fêtes de la mairie au baiser final – ni
trop vorace ni trop chaste – claquant sous les applaudissements de la foule ;
de la joie et de l'émotion mêlées sur le visage des convives à la
commisération des vrais et faux amis qui savent quels regrets se cachent
derrière la bonne humeur de façade de notre protagoniste ; et, pire encore,
jusqu'aux premiers mots d'une innocente perversité prononcés par la mariée
lorsqu'elle l'aperçoit au milieu des invités : " Je suis contente que tu sois
venu "... Rien, non, vraiment rien ne lui aura été épargné.
Tentant de contenir sa jalousie, et de ne pas confirmer aux yeux des convives
sa réputation de mauvais garçon, le narrateur traverse en somnambule cette
célébration parfaite, où le raffinement n'a d'égal que l'élégance des
convives, où la mariée, tout aussi parfaite, triomphe au bras d'un homme qui
n'est pas lui, mais qui devrait l'être. Sur le chemin du retour, il se
remémore la rencontre avec celle qu'il vient de laisser à sa nouvelle vie.
Sans complaisance avec lui-même, il dissèque les premiers temps de leur
relation, avoue sa maladresse, concède n'avoir récolté aujourd'hui que ce
qu'il mérite. Inventoriant les raisons de la déliquescence de leur couple : la
trop grande place prise par les amis, le refus de grandir, de s'engager, la
peur d'être piégé, l'effroi devant l'idée de la paternité, le dégoût du
travail salarié, il prend conscience que cette histoire d'amour n'a tout
simplement pas survécu à l'immaturité de son protagoniste principal.
Sans être dupe des conventions sociales – qu'il égratigne tout de même au
passage –, mais avec une certaine amertume qui n'en est pas moins lucide, le
narrateur découvrira au bout du compte que l'amour exige quelques sacrifices.
Avec beaucoup d'humour et d'autodérision, Christophe Mouton nous offre ici une
réflexion acérée sur l'échec sentimental et une réécriture très personnelle
d'un thème invariant de la littérature : le dépit amoureux. Son style, comme
l'a écrit à son propos Frédéric Begbeider, est " digne de nos plus illustres
moralistes ", ce qui ne gâche rien.
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