- EAN13
- 9782072482038
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 15/10/2013
- Collection
- Folio essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident
Essai sur le corps et le genre en Occident
Thomas Laqueur
Gallimard
Folio essais
Autre version disponible
-
Papier - Folio 12,40
L'Occident n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des
sexes. Mais parle-ton de l'homme et de la femme que l'on a encore rien dit :
se réfère-t-on au genre - définition culturelle par des qualités morales,
affectives, sociales... - ou au sexe - définition par des spécificités
anatomiques ? Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent. Dès
l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par
la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera
dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe. Au
XVIIIe siècle, émerge l'autre modèle de la différence sexuelle : le modèle des
deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre :
parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes
sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités,
vertus et rôles selon des racines biologiques. Ces deux modèles, toutefois, ne
se succèdent pas dans une histoire linéaire : dès le XVI> siècle, des auteurs
posaient l'irréductible différence anatomique ; au XXe siècle encore, d'autres
- tel Freud - pensent la sexualité selon le modèle du sexe unique... Les deux
modèles coexistent dans le temps ; si leur prégnance sur les esprits peut être
liée à des évolutions générales - économiques, culturelles, sociales - elle ne
peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci, et moins encore
par les progrès de la connaissance anatomique qui se moulent le plus souvent
dans les représentations dictées par chacun de ces modèles...
sexes. Mais parle-ton de l'homme et de la femme que l'on a encore rien dit :
se réfère-t-on au genre - définition culturelle par des qualités morales,
affectives, sociales... - ou au sexe - définition par des spécificités
anatomiques ? Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent. Dès
l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par
la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera
dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe. Au
XVIIIe siècle, émerge l'autre modèle de la différence sexuelle : le modèle des
deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre :
parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes
sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités,
vertus et rôles selon des racines biologiques. Ces deux modèles, toutefois, ne
se succèdent pas dans une histoire linéaire : dès le XVI> siècle, des auteurs
posaient l'irréductible différence anatomique ; au XXe siècle encore, d'autres
- tel Freud - pensent la sexualité selon le modèle du sexe unique... Les deux
modèles coexistent dans le temps ; si leur prégnance sur les esprits peut être
liée à des évolutions générales - économiques, culturelles, sociales - elle ne
peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci, et moins encore
par les progrès de la connaissance anatomique qui se moulent le plus souvent
dans les représentations dictées par chacun de ces modèles...
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