Les nouveaux nouveaux mystères de Paris

Premièrement, prenez un personnage de fiction dans un roman d'aventure : ce sera Frédérique, une scénariste homosexuelle qui va partir à la recherche d’une mystérieuse disparue, à qui elle est chargée de remettre une lettre... Deuxièmement, prenez une auteur (ou plutôt auteure, puisque c'est toléré, même si Cécile Vargaftig préfèrerait autrice, bien que ça fasse penser à Autriche...), donc prenez une auteure qui fait irruption dans l'histoire et s'immisce, jusqu'au conflit, dans la vie de son héroïne... Troisièmement, prenez une machine à voyager le temps dissimulée dans un buffet Henri II ! Un engin que l'héroïne va être amenée à emprunter...

Dès les premières lignes du roman, Cécile Vargaftig passe un contrat tacite avec le lecteur : elle ne va "rien omettre de la fabrique du livre en train de s'écrire, sans oublier de l'écrire, bien sûr". Elle explique ainsi qu'elle va tenter d'écrire "Les nouveaux nouveaux mystères de Paris". Elle a conçu un plan mais connaît le vertige de la page blanche. Petit à petit, pourtant, le livre prend forme sous l'œil du lecteur. Et l'héroïne va jusqu'à prendre parfois la main ! Une drôle de balade, inspirée d'Eugène Sue, à travers époques et personnages divers, dans Paris. Entre danger, suspense, humour et amour, l'histoire se déroule, en même temps que l'auteure et l'héroïne se chamaillent... On s'amuse autant qu'on s'émeut avec ce roman à la fois déjanté, drôle et sensible. Un roman surprenant mais un peu trop court à mon goût, puisque la "fabrique" de l'ouvrage génère quelques "raccourcis" dans l'histoire principale. Un très bon moment de lecture cependant.