Le langage, lieu de luttes féministes
Ajouter à mon calendrier
Le , L'AFFRANCHIE LIBRAIRIE

Rencontre avec Julie Abbou à l'occasion de la parution de Tenir sa langue, Le langage, lieu de luttes féministes, Éditions Les Pérégrines

À propos de cet évènement
Agir sur le langage pour agir sur le monde : tel est le programme des mouvements sociaux qui s’engagent dans la lutte pour la signification. Le féminisme a de longue date pris à bras le corps cette question du langage, car il s’agit d’un des lieux majeurs de notre catégorisation du monde. Contester la mainmise du masculin sur l’humanité, pouvoir s’énoncer, participer au sens du monde: c’est dans cette urgence politique et sémantique à exister en tant que sujet humain, et à donner un autre sens à l’humanité, que des féministes se sont mises à « bousculer la grammaire ». Pour cerner la force et les enjeux d’un tel geste, il faut d’abord s’intéresser au genre grammatical et à son histoire politique. À travers des témoignages de militantes et des sources orales et écrites, on explore le champ des possibles pour en toucher la puissance et les limites, et l’on fait apparaître les différents enjeux d’une saisie du langage comme lieu de luttes féministes. Loin des arguments hygiénistes ou corsetés sur la langue se déploie une politique du sens, qui invite à la prolifération, au désordre du discours. Qui incite à s’installer en langue et à tenir.

Julie Abbou s’intéresse à la part politique du langage. Titulaire d’un doctorat de Sciences du langage, elle a co-fondé la revue GLAD!, consacrée aux questions de genre et de langage. Ses recherches sont à l’interface de la sociolinguistique, de l’analyse de discours et de l’anthropologie du langage. Elle a travaillé à Aix, Marseille, en Lorraine, à Hong Kong, à Ottawa et aujourd’hui à l’Université de Paris-Cité. Elle habite à Marseille.