Des rêves d'or et d'acier
EAN13
9782382570609
Éditeur
Hors d'atteinte
Date de publication
Collection
LITTERATURES
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Des rêves d'or et d'acier

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À l'heure où la guerre en Ukraine force de nouveau un peuple européen à migrer
et où l'on découvre que certains réfugiés sont plus égaux que d'autres, ce
récit permet de saisir ce que produit concrètement l'exil dans les corps et
dans les têtes. Perdre ses objets, son foyer, vivre des mois ou des années
dans un camp de réfugiés où l'intimité n'existe plus, où on dépend entièrement
du bon vouloir de ceux qui le gèrent pour se nourrir, se laver et s'occuper.
Passer de centres d'accueil en associations et devoir mendier le droit de
s'installer dans un nouveau pays. Suivre une route interminable et ne pas
abandonner parce qu'on se dit qu'on ne peut pas avoir subi tout ça pour rien.
Perdre son statut social, la reconnaissance de son métier, sa famille et ses
amis. Ouvrir la voie en éclaireur, se débattre dans l'inconnu pour espérer, au
termes de longues années, faire venir les siens grâce au "regroupement
familial" dans le foyer qu'on aura réussi à bricoler. Être confronté à la
condescendance, à la fausse générosité, à un racisme "bienveillant" ou violent
– mais aussi, parfois, à une belle solidarité. Émilie Tôn retrace le long
périple de son père, membre d'une minorité musulmane au Viêt Nam, les Chams,
passé par le Cambodge et la Thaïlande avant d'arriver en France en 1981. Au
terme d'une guerre de décolonisation meurtrière, alors que des dictatures
sanglantes s'installent au Viêt Nam et au Cambodge, des images de ceux qu'on a
appelés les boat people émeuvent soudain le monde entier. Bernard Kouchner
crée Médecins sans frontières, les États-Unis facilitent l'obtention de la
carte verte, des missionnaires viennent convaincre des aspirants au droit
d'asile en faisant dépendre son obtention de leur conversion. Liêm, le héros
de ce livre, dont le prénom signifie "intègre", avait alors dix-huit ans et
commençait tout juste à vivre. Ce livre met au jour tout le courage, la force
et la détermination qu'exigent le fait de repartir à zéro, d'apprendre une
nouvelle langue, de s'installer dans un nouveau pays, de chercher un nouveau
travail, de se faire de nouveaux amis et de commencer une nouvelle vie, quand
on ne l'a pas choisi. C'est aussi une immense déclaration d'amour d'une fille
à son père. Cet homme profondément bon au mauvais caractère, ouvrier pendant
trente ans dans une usine fabriquant des pièces automobiles, qui a toujours
préféré se faire arnaquer que de se méfier des autres mais qui a su distribuer
plus d'un coup de tête, loyal et fidèle à sa famille et à ses amis, n'a jamais
ménagé ses efforts pour offrir le meilleur à ses filles. Quand elle est née,
il a même promis à Émilie, son aînée, qu'il lui donnerait la lune et le
soleil. Elle a écrit ce livre pour accuser réception, mais aussi pour dire au
monde toute la dignité de son père, qui se démène pour mériter son prénom. Née
d’un père réfugié issu d’une minorité musulmane du Viêt Nam et d’une mère
lorraine du milieu ouvrier, Emilie Tôn navigue entre différents univers
sociaux, économiques et culturels. Arrivée à Sciences Po Paris par le biais
des conventions d’éducation prioritaire (CEP), elle est diplômée d’un bachelor
et d’un master en journalisme. Forte de dix ans d’expérience dans les médias,
notamment au service "société" de L’Express, elle a désormais décidé de se
consacrer à la réalisation documentaire et à la littérature, supports qu’elle
met notamment au profit de ses engagements contre les violences faites aux
femmes et le racisme. Elle a à cœur de remettre l’aspect humain au centre de
son travail. Elle privilégie ainsi le témoignage et les récits de vie, à
commencer par celui de son père, conté dans les pages de son premier roman «
Je te donnerai la lune et le soleil ».
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