LA bibliographie de feu du festival Littérature, conflits, etc.

VENDREDI 16/10

Pékin, 1949-2001

Ypsilon

20,00

En 2001, le célèbre écrivain chinois Bei Dao retourne dans son pays après plus de douze ans d’exil. Pékin, sa ville natale, a complètement changé. « Je la reconnaissais difficilement, elle m’était devenue totalement inconnue. J’étais un étranger dans mon pays natal ». Le choc de cette expérience a libéré un flot de souvenirs et d’émotions qui a déclenché l’écriture de ces mémoires. S’ouvrent les portes de la ville. Dans ce récit autobiographique la grande et la petite histoire sont intimement liées, l’année de la naissance de la République populaire de Chine, 1949, coïncide avec celle de l’auteur. Des années chaotiques du Grand Bond en avant, jusqu’à la Révolution culturelle et la période de la réforme et de l’ouverture — Bei Dao utilise ses dons de poète et de conteur pour rebâtir une ville et en restituer la vie quotidienne, avec ses odeurs et ses bruits, ses ruelles et ses parcs, en famille ou en société, dans la tristesse et le rire d’une période personnellement et collectivement aussi mémorable qu’irréparable.


10,00

Manifesto per un nuovo teatro paraît dans le numéro 9, janvier-mars 1968, de la fameuse revue romaine Nuovi Argomenti (revue littéraire trimestrielle dirigée par Alberto Carocci, Alberto Moravia, Pier Paolo Pasolini).
Manifeste programmatique pour un théâtre de Parole, ce texte est une déclaration extrême et extrémiste du plus excessif des écrivains italiens du XXe siècle. Une déclaration de guerre à la culture bourgeoise par la critique de la notion de culture et de bourgeoisie. Cela est possible grâce à une lutte littéraire et politique qui se passe au théâtre — un nouveau théâtre — le théâtre de la Parole. On retrouve ici un concept majeur de la pensée de Pasolini : l’action de la parole est maximale quand la parole est écrite dans la langue de la poésie. Ce manifeste est donc un texte littéraire, politique, théorique & pratique, de critique théâtrale mais surtout de critique sociale. En 43 points, Pasolini lance un défi à tous et à chacun, mais spécialement aux intellectuels (de métier ou dilettantes), un défi qui est toujours terriblement d’actualité.

« rester fidèle aux principes du théâtre de Parole, c’est-à-dire à un théâtre qui soit avant tout débat, échange d’idées, lutte littéraire et politique »


27,00

Premier roman de Djuna Barnes, Ryder est la chronique grivoise d’une famille très semblable à la sienne. Bestseller éphémère à sa parution en 1928, il séduit le public et déroute la critique. Dans la Saturday Review il est salué comme « le livre le plus étonnant jamais écrit par une femme. » Détournant les codes de la littérature canonique occidentale, et la manière de ses plus illustres représentants mâles (Chaucer, Rabelais, Shakespeare, Fielding…), la prose débordante, savante et populaire, excessive et jouissive, de Ryder, apparaît aujourd’hui comme une satire du patriarcat aussi tragique que joyeuse, et définitivement ambiguë.
Cette édition reproduit les 11 dessins de l’auteur qui devaient accompagner la publication originale, ainsi que son avant-propos sur la censure.


Djuna Barnes

Ypsilon

23,00

Figures tragiques, tristes, terribles et féroces, les femmes et les hommes sont peints à l’acide chez Djuna Barnes : la nature humaine est restituée telle quelle, aussi inhumaine que la nature. Reprises et réunies par Djuna Barnes sous le titre Spillway, en 1962, les neufs nouvelles qui composent ce livre ont été écrites entre 1923 et 1929. Dernier livre conçu et défendu par son auteur, Djuna Barnes le considère comme l’un des plus achevés avec son célèbre roman Nightwood (Le Bois de la nuit). Ces nouvelles sont caractéristiques de l’art de Djuna Barnes, tant par la justesse du geste et du trait que par une aventure de la langue toute proche de la poésie. Dans une « Avant-note », qui est, en fait, un essai important, Monique Wittig affirme irrévocablement qu’il n’y a pas d’« écriture féminine » et souligne un angle d’approche dont l’effet est comparable à une perception du coin de l’œil.

« Mais à ce moment-là Moydia avait perdu toute prudence. Elle s’est acheté une nouvelle robe pour plaire à monsieur X, dans laquelle voyager et qui, en même temps, n’alerte pas père. C’était donc une robe pleine d’astuce, très subtile et émouvante. Elle était tout en plumetis, avec un corsage très serré et sur le corsage, entre les seins, il y avait, brodé au fil très fin, un agneau égorgé. Cela voulait tout dire, vous voyez, et rien dire aussi bien. »


Djuna Barnes

Ypsilon

23,00

Écrit, aux dires de Djuna Barnes, en quelques semaines du printemps 1928 comme «une blague», une distraction pendant l’hospitalisation de sa compagne Thelma Wood, imprimé sur les presses Darantière à Dijon, desquelles était sorti l’Ulysse de Joyce quelques années auparavant, publié aux frais de l’auteur et de quelques uns de ses amis chers, distribué sous le manteau à Paris et plus tard New York par les mêmes amis, l’Almanach des dames est un livre à part dans l’œuvre de Djuna Barnes. En se réappropriant les codes et les formes de la littérature grivoise des siècles antérieurs, en saturant le texte d’allusions et d’équivoques sexuels, Djuna Barnes dresse une topographie entièrement nouvelle du corps féminin, du point de vue de «l’Œil lesbien»