LATITUDES CONTEMPORAINES 2017
- LATITUDES CONTEMPORAINES 2017
Au début des années 1980, des chorégraphes inconnus comme Gallotta, Chopinot, Preljocaj ou Decouflé inventent une danse jamais vue. Elle s'affirme comme un carrefour d'expérimentations entre le geste, la musique, le théâtre, le cirque, les arts plastiques.
Cette nouvelle scène, désireuse de renverser les valeurs en cours, possède toutefois nombre de références : au premier plan Béjart et Merce Cunningham, mais aussi Alvin Nikolais, Pina Bausch, Françoise et Dominique Dupuy.
Depuis, cette lame de fond n'a cessé de s'amplifier et de se métamorphoser. Dans les années 1990, de nouveaux interprètes (Bel, Rizzo, Charmatz...) remettent en cause cette « belle danse » et la « danse conceptuelle » va balayer l'optimisme des années 1980. Mais la danse contemporaine n'a pas perdu son appétit d'expériences et de découvertes : dans les années 2000, elle s'ouvre au multimédia, au collage des arts et l'éclectisme des propositions explose plus que jamais : fresques vidéo, hip-hop, flamenco (Montalvo), minimalisme (Hoghe) ou classique contemporain (Preljocaj).
Ce panorama de la danse contemporaine est complété par une rétrospective visuelle des spectacles les plus marquants des 16 dernières années.
Photographies de Laurent philippe
La danse contemporaine, quel intérêt ? La danse contemporaine, c'est quoi ? Retenir quelques dates repères Ils l'ont fait pour la première fois Connaître les mots clés Comment approcher la danse contemporaine ?
Afrique, danse contemporaine
De Salia Sanou
Illustrations de Antoine Tempé
Dirigé par Dominique Frétard
Cercle d'art
«Il s'agit de m'exprimer en profondeur sur la danse contemporaine que j'ai rencontrée et découverte sur mon passage. Une danse que j'ai adoptée et qui a façonné ma perception du monde et ma vie, mais aussi celle de nombre de jeunes créateurs de ma génération en Afrique. À l'image d'un guide ou d'un éclaireur, je mets mon expérience au service de cette jeune génération de danseurs et chorégraphes et vais à leur rencontre.»
Salia Sanou portait le livre en lui. Le voulait. Le manuscrit est arrivé chez l'éditeur tout fini, ou presque, vibrant d'intensité et d'intelligence. C'est le livre d'une fierté qui remet les pendules à l'heure et fait taire bien des débats le plus souvent véhiculés par des «experts» n'ayant jamais mis les pieds en Afrique. Ou si peu! Parlant de l'Afrique, comme si le continent avait échappé à la mondialisation. D'évidence, il fallait quelqu'un d'Afrique. Quelqu'un qui sache les contextes et les références de toutes ces démarches artistiques, expérimentales. Peut-on imaginer un livre, qui soit plus que celui-ci, un concentré de notre post-modernité, naviguant en un mouvement incessant entre Afrique et Europe et continent américain?
De ses études pour devenir commissaire de police à la rencontre avec la chorégraphe française Mathilde Monnier, l'auteur se lance sans filet. Dans le miroir que Salia Sanou tend à lui-même, c'est toute l'Afrique qui se reflète. Qui vit, exposant ses maux, des guerres civiles jusqu'aux famines actuelles (au village de Léguéma, une centaine de personnes vit de la réussite de l'enfant du pays).
Le chorégraphe apporte ici un livre qui ne s'appesantit plus dans les débats périmés. Il n'est ni traité d'exotisme, ni essai sur les évolutions et les ramifications entre danses africaines et danses noires américaines. Même si ces thèmes sont à un moment ou à un autre abordés, ils sont pris dans une pâte en train de lever. Dans ce livre, le passé s'enroule dans le présent et le futur proche, selon une conception du temps qui ouvre les perspectives et souligne l'intelligence dialectique d'artistes en pleine création, intimement mêlés au développement de leurs pays, tout en étant confrontés au jugement des Occidentaux qui les financent. Une adaptabilité à comprendre le monde dans ses différences que bien des compagnies européennes, plus fortunées, pourraient leur envier. Éclairant.
Est-ce parce que le mouvement est jeune? Rien ne semble impossible à ces artistes. Et c'est de cette énergie-là que témoigne Salia Sanou. Son parcours, de Léguéma à aujourd'hui, si singulier, renvoie pourtant à la réalité multiple de la danse que pratiquent les chorégraphes d'origine africaine. Ce parcours, écrit tantôt comme une autobiographie, tantôt comme une analyse, vibre d'un style oratoire, imagé, drôle, plein d'amour aussi, celui du conteur, probablement hérité de son grand-père Baba Sourô. C'est un livre de combat porté par un chorégraphe-poète. Qui construit sa phrase en suivant le rythme du tangwana, fameux tambour de son enfance qu'il dit «entendre battre derrière chaque musique, qu'il s'agisse de Bach ou d'électro-funk».
La figure de l'« amateur » est multiple, voire contradictoire. Elle intensifie et trouble les notions de travail, de création et de transmission, d'expertise et d'expérience. Elle déplace et transforme les normes et les catégories esthétiques, éthiques, politiques, qui sont à l'oeuvre dans le spectacle et dans la pratique de la danse contemporaine. De l'expressionnisme aux expérimentations récentes, selon l'âge, les identités et les appartenances, les lieux et les dispositifs, le corps du danseur amateur peut être à la fois ordinaire - ni virtuose ni en représentation, mais humainement présent -, et extraordinaire, surprenant, témoin d'« autre chose ». Ouvrage collectif, Corps (in)croyables propose un ensemble d'analyses
Danses et identités
De Bombay à Tokyo
Traduit par Catherine Delaruelle
Dirigé par Claire Rousier
CND Pantin
Que sait-on en France de l'histoire de la danse en Asie et de ses évolutions?
En Occident circule souvent l'idée préconçue que les cultures asiatiques sont ancrées dans le passé et réfractaires au changement. Pourtant, des danses de temple au butô, de la danse de cour à la danse contemporaine, des ballets de propagande communiste aux performances postmodernes, les danses n'ont cessé de se renouveler en Asie, au fil de l'histoire et des mutations sociopolitiques.
Comment danseurs et chorégraphes ont-ils contribué à (re)construire leur identité nationale? Comment cherchent-ils à faire entendre, à travers le corps, d'autres «discours», à la fois esthétiques et politiques? Comment leurs créations sont-elles perçues?
À travers différentes approches – témoignages sensibles et textes théoriques, ce recueil d'essais permet de saisir les multiples réalités de la danse sur le continent asiatique. En outre, il vient combler un manque dans le paysage éditorial français, où les publications sur la danse en Asie sont rares.